De plus en plus, les mamans des 4 districts de santé pilotes du Nord, comprennent la nécessité de l’usage de la VitaMin, dénomination adoptée au Cameroun pour la croissance de leurs enfants.

Il est un peu plus de 9h, sous un soleil de plomb la chaleur dicte déjà sa loi. A Langui Pionnier à plus d’une quinzaine de Km de Garoua, Eliane Toukoudou 27 ans, s’apprête à nourrir Parfait Damba, 17 mois d’âge, son unique progéniture. Comme à son habitude depuis juin 2015, un nouvel élément nutritif est ajouté tous les 2 jours dans son repas. Il s’agit des poudres de micronutriments (Pmv) dénommées au Cameroun par VitaMin et introduit dans le système nutritif de l’enfant par le ministère camerounais de la santé. C’est avec le soutien de l’Unicef dans le cadre du Programme de fortification alimentaire à domicile et de promotion de l’Alimentation du Nourisson et du Jeune enfant (Anje).

Comme le petit Parfait, près de 33 milles enfants sont sous ce programme dans les 4 districts pilotes que sont Pitoa, Golombe, Ngong et Bibemi dans la région du Nord depuis juin 2015 suivis par 1297 relais communautaires. "Ce programme vient palier aux carences en micronutriments notamment en fer" explique Bello Lougga, point focal nutrition à la Délégation régionale de la santé publique pour le Nord. Il vient d’ailleurs à point nommé dans un contexte où le district de Bibemi détient le 2^ème taux de prévalence en anémie du pays, 68% derrière Mvagan dans le Sud avec 70%. Outre cette situation, la malnutrition y a fait son lit, au regard des pratiques culturelles.

Le programme est orienté vers les enfants de 0 à 23 mois et semble déjà porter la promesse des fleurs. Cette promesse passe d’abord par l’acceptation des mamans à utiliser la poudre de VitaMin dans les repas des enfants. "Les parents sont contents et acceptent d’utiliser ce produit parce que je leur explique tout le bien fondé pour leurs enfants", se réjouit Kousyagbe Matrone, c'est-à-dire un relai communautaire qui suit de près des mamans de l’hôpital à leur domicile. "L’enfant a pris du poids, il mange bien et il n’a plus de petites maladies" Eliane Toukoudou conforte les rapports sur l’évolution de la situation.

A terme, l’objectif du programme selon le ministère de la santé et ses partenaires dont l’Unicef "est de contribuer, d’ici 2017, à la réduction de la prévalence de la malnutrition chronique de 4% chez les enfants âgés de 6 à 23 mois et de réduire de 20 % la prévalence de l'anémie chez les enfants de cette tranche d’âge dans les  régions du Nord et du Sud  Cameroun".

Seulement, avec l’adhésion de plus en plus nombreuse des ménages et les naissances qui surviennent quotidiennement, le Cameroun ne sera t-il pas obligé de négocier de nouveaux financements ?

Paul- Joël Kamtchang à Garoua