• Diplomatie : pourquoi le Cameroun officiel était absent au sommet du PGO

    Deux semaines après la fin du sommet mondial du Partenariat pour un Gouvernement Ouvert tenu à Paris du 7 au 9 décembre 2016, on en sait un peu plus sur les raisons de l’absence du Cameroun pourtant invité.

    Le cas Cameroun a été évoqué dans les salons feutrés de l’Elysee et les couloirs des Palais d’Iena et Tokyo pendant le sommet mondial du Partenariat pour un Gouvernement Ouvert (PGO) du 7 au 9 décembre 2016. Et pour cause, le Cameroun qui n’est pas éligible ne s’est pas présenté comme les autres pays du même statut ayant reçu l’invitation du président français.

    Si le President de Guinée Conakry répondant à l’invitation de François Hollande quelques jours avant la tenue dudit sommet a indiqué toute sa volonté d’entamer le plutôt possible des reformes afin de devenir membre, Paul Biya a quant à lui,  choisi son silence habituel. Pourtant, des pays ayant le même statut que le Cameroun ont fait le déplacement de Paris. En dépit du fait qu’ils ne répondent pas aux critères d’éligibilité, ont officiellement pris l’engagement d’y adhérer pour le plus grand bien de leurs citoyens.

     Mais au secrétariat permanent du PGO, on est formel. « Afin de devenir éligible, le Cameroun devra améliorer son score en matière de transparence budgétaire notamment à travers la publication de l’audit des comptes de l’Etat ». Autrement dit, la chambre des Comptes de la Cour Suprême devra rendre plus accessible les données sur les comptes du Cameroun. En plus, «adopter une loi d’accès à l’information, et appliquer la loi de déclaration du patrimoine des élus et des hauts fonctionnaires » poursuit-on à Paris. Il faudra ajouter à ce chantier, «l’évolution de la situation politique et du respect des libertés civiles qui joueront également un rôle déterminant pour que le Cameroun puisse un jour adhérer à cette initiative » postule-t-on au PGO.

    Plus concrètement, les critères évoqués plus haut ne sont pas nouveaux au Cameroun. Plusieurs plaidoyers sont en cours depuis des lustres dans ce sens. C’est le cas par exemple du décret d’application de l’article 66 de la constitution lie à la déclaration des biens et des avoirs des dépositaires de l’autorité de l’Etat. Si les plus avertis pensent que l’absence d’un tel dispositif est à l’origine de la corruption, de l’enrichissement illicite et de l’emprisonnement massif d’anciens caciques du régime de Yaoundé, le chef de l’Etat à qui revient la signature d’un tel acte juridique a opté dès lors pour la sourde d’oreille.

     Pourtant, « touchant les critères d'éligibilité, le Cameroun a encore besoin juste de 3 points pour atteindre les 12/16 (75%) nécessaire à cet effet » précise Charlie Martial Ngounou l’un des spécialistes de l’Open Data que compte le Cameroun. S’il est vrai qu’avoir «  la loi n'est pas impératif pour être au PGO » parce que «quelques  pays y sont sans loi de FOIA (Freedom of Information Act Ndlr) », la simple manifestation de la volonté des autorités de Yaoundé peut accélérer l’adhésion du Cameroun au PGO.

    Vue sous cet angle, seule la société civile est le dernier rempart selon le PGO. « Le rôle de la société civile camerounaise sera primordial pour sensibiliser le gouvernement camerounais au gouvernement ouvert et pour l’encourager à engager des réformes en vue d’une adhésion » conseil-t-on au secrétariat permanent du PGO. 

    Pourquoi adhérer au PGO

    En acceptant d’adhérer au PGO, le Cameroun se plie aux exigences démocratiques, de respect des droits de l’homme et de développement. Notamment en améliorant ses scores, ce qui suppose qu’une réforme profonde aurait été entamée afin d’assainir sa gouvernance qui reste l’un des défis majeurs. Ceci contribuerait à n’en point douter à redorer la place du Cameroun dans la plupart des classements comme Doing Business du groupe de la Banque Mondiale (140/189 en 2016) sur les affaires, Transparency international (130/168 en 2016) sur la corruption ou Global Integrity sur les index d’intégrité.

    L’adhésion du Cameroun au PGO et ces réformes permettront au pays de Paul Biya de se vendre mieux sur le plan international. Sa transparence va à plusieurs égards permettre l’attrait des investisseurs qui ne demandent que ce genre d’environnement pour mieux investir.  De même, envisager le développement dans ces conditions permet de mieux impliquer les citoyens dans les choix stratégiques par l’ouverture des données et l’accès à l’information. 

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