• Nutrition : A la découverte de l’ANJE à Bibemi

    Au district de santé de Bibemi dans la région du Nord, la malnutrition a considérablement régressé grâce aux groupes d’action et de soutien qui se succèdent au chevet de la mère et de l’enfant.

    C’est jeudi, jour de marché à Wafango-Ndemri à une cinquantaine de km de Garoua. Il est 9h et le soleil qui tarde à faire briller ses rayons comme certaines journées à cette heure, presse les pas vers les étales et autres iNutrition : A la découverte de l’ANJE à Bibeminstallations.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Non loin de là, sous le plus gros arbre du lieu dit marché coton, des femmes arrivent par petits groupes pour certaines ou seules pour d’autres. Chacune a avec elle, un enfant soit dans le dos ou à la main. Entre l’une des mains, un dépliant sur lequel les images de couleur dominent.

    Installées sur une natte pour certaines, ou sur des petits bancs pour d’autres, elles devisent en langue locale. Sourire par ci, cris stridents d’enfants par là, petit à petit, la quarantaine de femmes rassemblées commencent à river l’attention vers deux jeunes hommes la trentaine visiblement sonnée, tenue propre et mine plutôt sereine et rassurante qui s’apprêtent à parler.

     L’un tient une boite à image de couleur et l’autre, un gros registre de couleur noire. Après un salut courtois en langue locale, Wadjallé et Seyou Pascal, tous deux Agent de santé communautaire (Asc) du programme de l’Alimentation du Nourisson et du Jeune enfant (Anje) indiquent à leur auditoire constitué de femmes enceintes et celles allaitantes, le thème du jour. "On leur apprend comment allaiter l’enfant qui vient de naitre jusqu’à l’âge de 6 mois et après comment donner la bouillie 5 étoiles (arachides, huile, poisson, céréale et fruits Ndlr) pour garder l’enfant en bonne santé" précise Wadjallé.

    Comme ces deux Asc, ils sont 53 dans le district de santé de Bibemi à suivre 2 500 femmes enceintes et allaitantes sur une population estimée à 18 000 habitants. Depuis juin 2015, nonobstant la légère interruption due à la rupture des stocks des poudres de micronutriments, chaque Asc parcourt en moyenne 2 à 3 fois par semaine des domiciles pour une séance de travail d’environ 30 à 40 minutes par ménage en fonction du niveau de compréhension de la cible. Une rencontre commune a lieu 2 fois par mois sous le plus gros arbre du village. Cette approche semble porter espoir au regard de la situation actuelle. "Avant, lorsqu’on traversait le village, les enfants malnutris se voyaient à l’œil nu" se souvient Temga André, chef de centre de santé intégré de Ndoumri. "Les enfants malnutris ont considérablement diminués de 10 à 2% pour la catégorie des enfants de 0 à 5 ans" selon les estimations du Centre. 

    "Mère lumière"

    Pour mettre en confiance la mère, l’entrée en scène de celles appelées "Mère lumière" (femmes choisies pour leur expérience et leur dynamisme Ndlr) pour des concertations plus intimes et confidentielles met davantage les mères dans l’assurance. "Je galvanise les femmes pour l’allaitement maternel exclusif" confie Kalchinbé Thérèse Mère Lumière, 35 ans et mère de 5 enfants. "Il y a qui ne veulent pas écouter, mais j’use d’astuces pour leur faire comprendre" susurre t-elle. En quelques mois, elle a pu rallier à l’ensemble du groupe, 25 nouvelles femmes parmi lesquelles 7 ont respecté avec brio les consignes de l’allaitement maternel exclusif ce dernier mois. "Les autres disent ne pas encore bien comprendre, mais je m’y atèle" rassure t-elle. "J’ai retenu comment alimenter mon enfant, je me bats pour appliquer toutes les consignes" conforte Madgoulé Martine 28 ans, mère de Biagzabo Fréderic, 21 mois d’âge, le regard rivé vers le dépliant qu’elle tient dans sa main gauche.

    Le programme Anje couplé à celui de fortification alimentaire à domicile est mis en œuvre au Cameroun, notamment dans les quatre districts pilotes de la région du Nord par l’Unicef et son partenaire Italian Natcom en soutien au gouvernement camerounais. A terme, l’objectif du programme selon le ministère de la santé "est de contribuer, d’ici 2017, à la réduction de la prévalence de la malnutrition chronique de 10% chez les enfants âgés de 6 à 23 mois et de réduire de 20 % la prévalence de l'anémie chez les enfants de cette tranche d’âge dans les  régions du Nord et du Sud  Cameroun".

    Paul- Joël Kamtchang à Bibemi

    « Santé : Le programme de fortification alimentaire prend corpsAffaire Mebara : Ce que risque le Cameroun dans les prochains jours »
    Partager via Gmail Yahoo!

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :