• PAD : Une dizaine de hauts cadres traduits au Consupe

     

    La décision signée en 2013 par Eyébé Ayissi n’a été servie aux concernés qu’en février 2016 sous un autre ministre. Les langues se délient au port et des mains invisibles sont soupçonnées.

     

    PAD : Une dizaine de hauts cadres traduits au Consupe

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Si l’affaire semble ne pas faire grand bruit dans les milieux portuaires de Douala, c’est que la nouvelle n’est pas connue. En effet, une décision du Contrôle Supérieur de l’Etat (Consupe) a été servie à une dizaine de hauts cadres en fonction, en retraite et en fuite comme Manguieb Abel dans le cadre de l’affaire Dayas. Le plus curieux dans cette décision et le rapport subséquent, c’est que plusieurs incongruités laissent songeur sur les réelles intentions de telles décisions.

     Des documents dont Emergence a eu copie, lesdites décisions sont signées depuis 2013 par l’ancien Ministre, délégué à la présidence, chargé du Consupe Henri Eyebé Ayissi. Seulement, elles n’ont été servies qu’en février 2016, soit 3 ans plus tard aux concernés. "Est traduit devant le Conseil de discipline budgétaire et financière pour répondre des irrégularités de gestion présumées, relevées et mises à sa charge dans le cadre du rapport de la mission spéciale de contrôle et de vérification de la gestion du Pad (Port autonome de Douala Ndlr) au titre des exercices 2008, 2009, 2010, et du 1er trimestre de l’exercice 2011", peut-on lire dans chacune des décisions dont les originaux sont parvenues au Pad il y a quelques jours pour diligence.

     Certains cadres visés par cet acte, ne se reconnaissent par exemple pas dans le libellé du poste qu’ils occupaient à l’époque, pour certains en retraite. "Je n’ai jamais occupé ce poste" confie un des cadres contactés par Emergence et qui a requis l’anonymat.

     L’on peut aussi se rendre compte à la lecture du rapport n°0396/L/Pr/consupe/Sg/Diep/MCVPAD du 07 décembre 2011 et dont Emergence a eu copie que ledit rapport qui incrimine à l’époque le Directeur des ressources humaines (Drh) toujours en poste, son nom ne figure pas dans ladite décision. Or, ledit rapport lui reproche des recrutements fantaisistes avec de faux diplômes.  De même que le document met en cause les rapports de "complicité" entre la Direction générale et le conseil d’administration dont les membres perçoivent de l’argent en violation des textes. Et que certains hauts cadres convoqués n’ont fait l’objet d’aucun contrôle et n’ont pas de nom dans ledit rapport. "Je reçois cette décision comme ça alors que je n’ai jamais reçu une mission du Consupe lorsque j’étais en poste" s’indigne un autre haut cadre en retraite.

     Toutes tentatives de joindre Nkané Lafortune, Inspecteur d’Etat et actuel Secrétaire général du Consupe à l’époque chef de mission ont été vaines jusqu’au moment où nous allions sous presse. Elle devrait nous permettre en effet de comprendre ce revirement de son institution d’autant plus que le service émetteur dépend du secrétariat général dans l’organigramme de ce département ministériel.

     Cependant, selon des inspecteurs d’Etat qui ont requis l’anonymat il est effectivement possible que des convocations de 2013 soient servies en 2016, le cas de la Crtv. Pour autant, le travail du chef de mission est de déposer son rapport et après exploitation de celui-ci et dépôt à la présidence de la République, "il peut revenir au Consupe avec d’autres orientations" ce qui est le cas de ce rapport. "Les nouvelles orientations peuvent être remises à un autre inspecteur sans que celui du départ ne soit au courant" confie notre source. Toujours est-il, poursuit-il, il faut faire la différence entre le travail de la mission de contrôle spéciale et celui du conseil de discipline et budgétaire. 

     Pour des sources au Pad, un nom dont la parution sur la liste laisse pantois est celui de l’actuel conseiller Technique n°1 du Pad. Très proche des "hommes forts" qui dirigent le Pad, certaines langues pensent qu’il est mis sur la sellette parce qu’à travers ce rapport, "certaines mains invisibles tirent les ficelles dans l’ombre". Comme certains de ses proches, quelques-uns des cadres rencontrés par Emergence estiment qu’avec l’ouverture de la succession d’Etoundi Oyono à la tête du Pad, la guerre ouverte pour évincer les potentiels futurs Dg du Pad est lancée. Selon certaines indiscrétions, tous ces cadres incriminés présentent de bons profils pour les postes de Dg aussi bien à Douala qu’à Kribi où le texte organique est prêt et n’attend que les futurs exécutants.

     

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