• Enquetes: Les appels à Paul Biya divisent la société civile

     Depuis le lancement des appels et contre- appels, la société civile camerounaise qu’on n’avait pas vue jusqu’ici est divisée sur la question. Dans les prochains jours, les sons dissonants de leur sortie vont davantage renseigner sur les fractions en mouvement.

     

    Enquetes: Les appels à Paul Biya divisent la société civile

     Depuis le début de l’année en cours, période de lancement des appels demandant à Paul Biya de se représenter à la présidentielle de 2018, puis suggérant d’anticiper ladite élection avec en face du répondant, la société civile est restée jusqu’ici muette. Tous les signaux indiquent néanmoins que dans quelques jours, elle va se faire entendre mais de façon dispersée.

    Ce d’autant plus qu’en interne on observe trois camps. Ceux qui sont pour la modification de la constitution et l’anticipation de ladite élection dite société civile proche du pouvoir. Ceux qui s’opposent dite société civile "progressiste" et enfin, ceux qui se contentent des textes notamment la constitution et les mécanismes électoraux existant.

    C’est au sein de ce qu’il convient d’appeler plate-forme de la société civile pour la démocratie regroupant près de 300 organisations que les divisions sont béantes. Une source anonyme et proche de cette plate-forme indique qu’"elle ne se réunie que lorsqu’il y a un financement ou à la veille d’une échéance électorale". Mais pour Hilaire Kamga, porte-parole de la plate-forme pour la démocratie, "nous n’avons rien à cirer de la candidature de monsieur Biya". Pour ce leader de la société civile, les appels sont davantage des problèmes internes au Rdpc qu’une affaire nationale. "Ce qui nous intéresse, c’est la modification de la constitution" martèle-t-il. Comme lui, quelques membres de cette plate-forme après concertation, s’apprêtent à publier dans les prochaines heures une déclaration dont le contenu n’est pas partagé par l’ensemble des acteurs de ce même groupe.

     D’autant plus qu’"au niveau national on a du mal à se réunir, les gens de Yaoundé oublient souvent ceux de Douala" confesse Philippe Nanga, Coordonnateur national de l’Ong Un Monde Avenir, organisation spécialisée dans la promotion de la démocratie. Sur ces entrefaites, "nous devons nous structurer au niveau régional pour travailler" postule-t-il. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’ "avec Emilienne Ngo Mbe, nous travaillons à sortir une déclaration dans quelques jours sur la question (les appels de Paul Biya Ndlr)".

     Contacté, le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac) qui préparait une conférence sur le sujet, est d’autant plus préoccupé par les violation des droits de l’homme qu’impose ces appels ainsi que la psychose sécuritaire qui profite "au régime de Yaoundé". "Il y a violation, c’est d’abord dans la liberté d’expression" fait remarquer la directrice exécutive, Maximilienne Ngo Mbé. Elle indique que les militants du Rdpc peuvent faire des marches, des manifestations sans être inquiétés alors que le même droit est refusé à ceux de l’opposition et de la société civile sous le prétexte des conditions sécuritaires que connait le Cameroun avec les exactions de Boko Haram. Et de poursuivre, "le droit de tout citoyen c’est de connaitre le calendrier électoral et il est du devoir de l’Etat de le faire savoir".

     Quoiqu’il en soit, ces divisions ne sont pas de nature à donner un ton unique à la société et à faire plier le pouvoir de Yaoundé sur ses réelles intentions d’autant plus qu’il a avec lui, une frange qui l’accompagne. La société civile dite de l’opposition considérée généralement par les caciques de Yaoundé comme des bras séculiers des puissances étrangères parce que recevant des financements, sont celles qui subissent les représailles. Mais en tout état de cause, ce qui manque à cette société civile, reste sans nul doute la capacité de mobilisation, et des revendications fermes capables de changer le cours des situations comme c’est le cas ailleurs. Ce qui revient à dire pour le cas du Cameroun que l’opposition et le pouvoir se sont taillés chacun une frange de la société civile, tandis que le peuple a pour sa part, la catégorie qui s’accroche aux textes.

     

     

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