• Litige foncier : Pongo-Songo et le Sous-préfet de Muanko à couteau tiré

    Litige foncier : Pongo-Songo et le Sous-préfet de Muanko à couteau tiré 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Des habitants de cette partie de la Sanaga-maritime qui se disent abusés par des acheteurs de terrain avec l’aide du Sous-préfet, promettent du grabuge.

     

    Le sous-préfet continue ses manœuvres d'intimidations. Il a envoyé la barque de l'Etat hier (26 mars 2015 Ndlr) chargée des cocotiers  pour les planter" témoigne sous anonymat, un habitant de Pongo Songo, localité de l’arrondissement de Muanko dans la Sanaga-Maritime, région du Littoral. Pour autant, "nous avons renvoyé la barque en leur sommant de ne plus revenir parce qu'à la prochaine fois, le sang coulera" poursuit-il.

     Ce tableau illustre la nature des rapports entre ce village et l’autorité administrative de tutelle. En effet, les premiers accusent le second de brader les terres de leur village. Ils l’ont d’ailleurs fait savoir dans une correspondance datée du 07 janvier 2015 adressée au Préfet de la Sanaga-Maritime et dont Emergence a eu copie. L’objet intitulé "opposition à la demande de concession provisoire et rétraction de l’arrêté n°252/AP/C18/SASC du 05 mars 2014" est sans appel. Dans cette correspondance signée par une dizaine de personnes les plus illustratives de la communauté villageoise Pongo Songo, celle-ci rappelle à l’autorité administrative départementale que "par arrêté susvisé en objet, vous avez concédé provisoirement à Madame Nana Lewat Gisèle Ernestine une parcelle de terrain située à Pongo Songo au lieu-dit Tin Songo". "N’ayant pas signé le procès-verbal dressé par la commission descendue sur les lieux et suite aux conclusions arrêtées au cours de la dernière séance de travail tenue par le sous-préfet de Muanko relatives à ladite demande, nous avons l’honneur de solliciter auprès de vous la rétraction pure et simple de votre arrêté susvisé" conseillent les populations.

     Face à ce qui pourrait s’apparenter à un refus catégorique et une négation de l’autorité du sous-préfet, selon les témoins "il (Sous-prefet Ndlr) entreprend les intimidations".  Comme si ça ne suffisait pas, les habitants indiquent vouloir "discuter avec l’acheteuse" qui ne vit pas au Cameroun et dont le Sous-préfet " est comme son garçon de course". "Depuis qu’elle est venue ici acheter cette parcelle, on ne l’a plus revue" confie un habitant tout en poursuivant que "c’est le sous-préfet qui pose les bornes, il veut planter pour occuper le terrain". Cependant, chaque sorti du Sous-préfet est saboté par les habitants qui veulent voir clair sur la transaction. "Nous sommes natif d’ici, nos parents sont nés ici, nous sommes de la 5ème génération, on ne doit pas nous exproprier de nos terres comme ça".

     Sans se faire prier voyant son autorité bafouée, les représailles du Sous-préfet ne se sont pas faites attendre. Mouhombo Blaise, conseil coutumier des notables qui représente d’ailleurs la chefferie dans la commission, est le premier à avoir subi les foudres du Sous-préfet. Après avoir déféré à une convocation administrative le  27 janvier 2015 à la demande du chef de terre, après quelques propos échangés selon les dires du convoqué, le Sous-préfet va appeler le commandant qui va jeter manu militari Blaise en cellule sans prévenir ses proches. Après 3 jours de recherches par ces derniers, ceux-ci vont se rendre compte qu’il est dans les cellules de la brigade de Muanko. "Durant ces 3 jours, je n’ai ni mangé, ni bu" témoigne l’infortuné. "Malgré les intimidations du Sous-préfet, nous n’allons pas laisser nos terres, nous sommes les premiers occupants" promet-il.

     Joint au téléphone, le commandant de la brigade de Muanko s’est refusé de tout commentaire et de toute réponse au reporter. "Saisissez-nous par lettre" a-t-il ordonné. Et de poursuivre, "ils sont nombreux comme vous qui appellent, ils disent être substitut du procureur etc.". Après quelques second de silence au bout du fil, le commandant revient à charge "saisissez-nous par lettre, on va répondre aussi par lettre". Quant au Sous-préfet contacté par le même canal que le commandant, "je pense que vous pouvez venir ici investiguer sur le terrain". Selon lui, "il ne faut pas que des gens vous induisent dans une opération de diffamation". D’ailleurs, "ce monsieur (Bohoumbo Blaise) est le suspect n°1 dans une affaire de naufrage du chef, le commandant peut mieux vous renseigner à ce sujet" a précisé le chef de terre.

     Au moment où nous allions sur presse, nous n’avons pas pu faire le déplacement à cause des difficultés d’accès à la localité de Muanko. La route étant difficilement praticable en cette période et les moyens de locomotion dont la régularité n’est pas garantie. Quoi qu’il en soit, le Sous-préfet entend faire respecter l’ordre sur l’étendue de son territoire de commandement pendant que la communauté villageoise de pongo-Songo entend quant à elle,  défendre "jusqu’à la dernière goutte de sang, nos terres".

     1ere parution dans le quotidien Emergence du 30 mars 2015

     Paul- Joël Kamtchang

     

     

    « Cameroun : La résidence privée de l’ancien Président pilléeEnquête/Crédit du Golf : Restructuration en eau trouble »
    Partager via Gmail Yahoo!

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :