• Santé : Pourquoi la mortalité maternelle ne baisse pas au Cameroun

    Si le taux le plus élevé se situe dans la région du Nord suivi de l’Extrême-Nord, les partenaires au developpement et le gouvernement camerounais se justifient tandis que le phénomène se propage telle une pieuvre.

     

     Santé : Pourquoi la mortalité maternelle ne baisse pas au Cameroun

    Les chiffres sont ahurissants pour le cas du district de santé de Guidiguis dans la région de l’Extrême-Nord. Pour 6 996 grossesses attendues en 2015, rendu à cette période de l’année, cette aire de santé a déjà enregistré 224 complications de grossesses contre 3 cas de décès survenus généralement hors de cette superficie. Sur ce nombre de grossesses attendues, 30% seulement des femmes accouchent à l’hôpital tandis que 70% à la maison. "Il y a moins de 2 ans, c’était seulement 8% qui accouchait à l’hôpital" confie le chef de district de Guidiguis, le Dr Tchokfe Shalom.

    Sur le plan national, "au Cameroun, bien que la mortalité des moins de 5ans ait diminué entre 2004 et 2014, elle reste élevée à 103 décès pour mille naissances vivantes, avec de fortes disparités", précise Félicité Tchibindat, représentante du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) au Cameroun. Avec "173 pour la région du Nord et 154 pour la région de l’Extrême-Nord" poursuit-elle. Si le cas des décès maternels en Afrique sub-saharienne préoccupe, "le Cameroun n’est pas en reste car on note une augmentation de la mortalité maternelle de 669 à 782 décès pour cent mille naissances vivantes entre 2004 et 2011" éqoque cette responsable onusienne.

    "Il n’est pas possible qu’une femme meurt en donnant la vie" s’en offusque le ministre camerounais de la santé. Sauf que l’augmentation des cas de décès des femmes qui accouchent en donnant la vie prouve à suffire  que les efforts faits dans ce sens tardent encore à porter des résultats escomptés. Comparativement à la réduction des décès infantiles, néonataux et infanto-juvénile en net régression depuis 2011.

    Facteurs gênants

    "Il y a plusieurs choses, l’un c’est la demande de la qualité de service et l’autre la demande de service et son utilisation et le 3ème c’est l’accès aux médicaments" confie Barbara Mckinney Sow représentante résidente du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa). D’autant plus que cette responsable onusienne fait remarquer que " dans les zones rurales, il y a un taux d’utilisation des services assez bas avec un taux de mortalité assez élevé". Selon elle, "cette situation demande au secteur de la santé de cibler des problèmes selon les facteurs" ce que "fait le ministère de la santé en ce moment" rassure t-elle.

    Seulement, l’Unfpa selon ses consultants, s’offusque du fait qu'en dépit des financements injectés dans la formation du personnel sanitaire et notamment les sages-femmes, celles-ci ne soient par recrutées pour juguler le phénomène de la mortalité maternelle dont la hausse sans cesse croissante préoccupe le gouvernement camerounais au plus haut point. "L’Unfpa a appuyé et continu vraiment d’appuyer l’Etat par rapport à la formation des sages-femmes" mentionne le Pr Mbu Enow Robinson directeur de la santé familiale au ministère camerounais de la santé publique.

    En sus, le Minsanté a déjà recruté 183 sages-femmes et "il ne reste plus que leur affectation"  fulmine le directeur. De lui, l’on apprend que  "des réunions se sont multipliées et succédées au Minsanté pour la répartition équitable de ces sages-femmes pour ne pas les envoyer toutes au même endroit". Le gouvernement camerounais s’étant inscrit résolument dans le recrutement des sages-femmes pour renforcer la ressource de ses formations sanitaires afin de juguler plus efficacement la problématique de la mortalité maternelle. "Même celles qui vont sortir cette année, des dispositions ont été prises pour que l’Etat recrute et déploie au moins 150 d’entre elles" souligne le Pr Mbu.

    Le Cameroun compte 4 600 formations sanitaires dont les ¾ appartiennent à l’Etat. Pour la réduction  de la mortalité maternelle, le Minsanté penche " à affecter au moins une sage-femme dans chaque formation sanitaire où l’accouchement est pratiqué d’ici 2020" conclu le professeur en médecine.

     

     

     

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