Selon les dispositions légales, la gestion de la mairie de Douala Vème est dans l’illégalité depuis le 17 mars dernier. Si au Rdpc on vient de boucler l’audition des potentiels candidats, le sort de la gestion est désormais entre les mains du préfet du Wouri.

Ce mercredi 8 avril 2015, il est un peu plus de 15h à la mairie de Douala Vème sis à Bonamoussadi. Le soleil se couche et les employés de cette collectivité territoriale décentralisée (Cdt) se pressent à quitter leur bureau. Par groupe de deux, trois ou seul, ils sortent et s’en vont. A cette heure, les usagers ne sont pas nombreux, voire rares. Le drapeau est bien hissé voit-on, et tout se passe ici dans la sérénité, l’absence de Foning ne paralyse pas les services rassure-t-on ici.

Seulement, les employés communaux comme les habitants, sont dans l’attente d’un nouvel exécutif communal au complet. Conformément aux dispositions de la loi n° 2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes, "après le décès du Maire, l’intérim doit être assuré pendant un maximum de 60 jours prévus comme délai pour l’organisation de l’élection du nouveau maire". Or, Foning étant décédée le 17 janvier 2015, l’intérim est caduc depuis le 17 mars dernier et la mairie fonctionne dans l’illégalité.

A la préfecture du Wouri chargée de l’organisation des élections d’un nouveau maire titulaire, la cellule juridique dit être consciente de la situation. Tout tiendrait en effet à "l’agenda du préfet". A cet effet, selon des sources, une session extraordinaire du conseil municipal initialement convoquée par le patron du département du Wouri le 27 mars dernier a quelques jours plutôt été annulée "pour une date ultérieure" susurre-t-on dans les milieux politique de l’unité administrative que le Rdpc qualifié de "mairie du chef de l’Etat". Pendant ce temps, si dans les rangs de l’opposition constituée de l’Union des populations du Cameroun (Upc), le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), le Social democratic front (Sdf) et le Parti des Patriotes démocrates pour le développement du Cameroun (Paddec) on joue aux spectateurs, c’est qu’on est conscient de la représentativité qui ne pourra renverser la volonté du parti majoritaire. Le Rdpc constitué de 45 conseillers sur la soixantaine, entend garder "sa place". "Tout va donc se jouer au sein du parti au pouvoir" comme l’affirment quelques observateurs.

 "Ce n’est pas parce que la mère (pour désigner Françoise Foning Ndlr) n’est pas là qu’on doit laisser le Rdpc" lâche Dr Sanou Sobzé martin, conseiller municipal et président de la commission de la coopération internationale. Pour lui, "on va continuer à travailler pour notre parti". Emergence a d’ailleurs appris d’une source du comité central du Rdpc, qu’une commission conduite par Etoundi Camille "chargé de travailler sur le potentiel candidat du parti" vient de boucler le travail de détection du postulant idéal. La même source confie par ailleurs que "tous les potentiels candidats sont déjà passés devant cette commission" au point où le rapport recelant le concurrent du Rdpc a été transmis au comité central depuis mardi dernier. "Ça n’a pas été facile" nous dit-on parce que "trouver un bon remplaçant de Foning n’est pas possible pour le moment". Vu donc sous cet angle et après plusieurs discussions entre la commission et le comité central, le choix serait porté sur un candidat qu’on dit devoir "travailler pendant qu’il est en fonction en attendant la prochaine élection pour que le Rdpc ne perde pas ici (Douala Vème Ndlr)".  

 Plus est, à en croire cette indiscrétion, tous les adjoints sont candidats et certains conseillers aussi. Cependant, "c'est vrai qu’il y a déjà des conditions qui éliminent plusieurs". On cite pêle-mêle, l’ancienneté dans le parti, l’ethnie, la moralité et bien d’autres conditions qui ont élimé une bonne partie des candidats à la candidature.

L’attente reste sans doute longue pour celui qui va remplacer François Foning à la tête de cette commune la plus vaste du département. Même si pour les employés communaux "on attend Yaoundé" chez les conseillers, "depuis on nous dit d’attendre, on nous a même dit que c’est vendredi prochain (10 avril 2015 Ndlr)" s’inquiète un conseiller Rdpc. "On attend toujours qu’on nous appelle" conclut-il.

 Première parution dans le quotidien Emergence du 10 avril 2015

Paul- Joël Kamtchang