• Douala : L’hôpital de Nylon est très malade

    Les plaintes des patients se multiplient contre la qualité de la prise en charge, tandis que les riverains souffrent des odeurs de la morgue dues aux coupures intempestives de lumière dans cette formation sanitaire sans groupe électrogène.Douala : L’hôpital de Nylon est très malade

    L’hôpital de district de Nylon situé dans le 3ème arrondissement de la ville de Douala n’a pas encore dévoilé sa dernière carte. "Vendredi dernier vers 20h, je suis arrivé à l’hôpital de Nylon avec mon fils de 11 mois qui faisait une forte fièvre et pleurait sans discontinuer, il n y avait pas de lumière, j’ai cherché les infirmières de garde en vain" témoigne Pascal Teyou. "C’est après 10 minutes que le gardien est venu me chercher me disant que les infirmières de garde sont assises à l’entrée" s’indigne t-il. "Une fois à l’entrée de l’hôpital, sans même me demander de quoi souffre l’enfant, celles-ci m’ont dit qu’il n y avait pas de lumière et qu’elles ne pouvaient consulter mon enfant" poursuit-il dans un ton de regret. "C’est ainsi que je suis parti sous le regard indifférent de ce personnel médical" conclu t-il.

    Cette situation illustre à n’en point douté la situation dans cet établissement sanitaire, la plus grande unité de prise en charge (Upec) du Wouri, selon Siméon Domeni, employé d’une Ong spécialisée dans la prise en charge des personnes vivants avec le Vih/Sida. Outre la mauvaise qualité de la prise en charge, les prix pratiqués ne sont pas à la portée du petit Camerounais. "Ils sont trop chers là-bas" indique Carine Yondjeu, rencontrée à la sortie de l’hôpital. Ses propos sont corroborés par Jean Dieunedort Takam, la cinquantaine sonnée, se livrant à l’activité de conducteur de moto. "Il y a quelques semaines, j’avais un petit palus, on m’a interné ici, après 8 perfusions, on m’a tendu une facture de 100 000 Fcfa" confie t-il tout courroucé. D’autres patients parlent du mauvais accueil dès la porte en soirée. "Une fois je suis arrivée ici, les gardiens ont refusé que j’entre il n’était que 20h, ils voulaient m’arnaquer. Je leur ai dit que s’ils ne me laissent pas entrer, je vais me déshabiller et faire du bruit ici" laisse entendre Carine.

    Dans le voisinage de l’hôpital, les riverains disent se plaindre régulièrement des odeurs émanant de la morgue. Une voisine indique que "parfois, il y a des odeurs de chair pourrie qui s’échappent de l’hôpital". "Quand on se plaint, on nous dit que c’est quand la morgue fait longtemps sans lumière" poursuit la voisine. Une jeune fille du coin de dire "les gens qui viennent souvent retirer leur cadavre ici se plaignent de l’état dans lequel se trouve souvent leur corps". Pourtant, cette formation sanitaire est située dans un quartier populaire de Douala à proximité de laquelle se trouve un grand marché, celui de Dakar. Il reste l’un des hôpitaux de proximité les plus fréquentés de la ville de Douala soit environ 4 000 patients par jour selon l’association Sunaids. 

    Cet hôpital est toujours pointé du doigt, certains riverains préfèrent aller voir ailleurs. Toute tentative de faire réagir les principaux responsables de cette formation sanitaire s’est avérée infructueuse. Ils n’ont pas souhaité se prononcer sur la question lorsqu’ils n’ont pas demandé tout simplement de les saisir officiellement avec le parcours procédurier inhérent que l’on connait.

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